Ruth est malade mais...

Ruth avait fait un effort de trop à courir dans les couloirs pour chercher des indices et à s'amuser avec un groupe d'élève plutôt hétéroclite. On lui avait dit à l'époque que les différentes maisons n'aimaient pas se mélanger. C'est le cas en réalité mais elle avait quand même sympathisé avec un Serpentard et un Gryffondor. Elle les aimait bien d'ailleurs. Le Serpentard était en phase avec l'esprit de Ruth et le Gryffondor avait quelque chose de sauvage qui plaisait à la jeune Serdaigle.
Elle savait aussi qu'entre les deux, la tension serait obligatoire. Qui n'était pas sans connaître la rivalité entre Serpentard et Gryffondor ?

Elle s'était donc évanouie et s'était réveillée dans un lit de l'infirmerie. Et elle rageait intérieurement. Elle regarda autour d'elle et ne vit personne. Elle se demandait si s'éclipser en douce était sage mais ça n'aurait servi à rien, l'infirmier, le bel infirmier la rechercherait. Elle se leva donc et commença à râler toute seule.

- J'espère qu'ils m'ont pas oublié... Ca fait combien de temps que je suis ici. J'espère que j'ai rien raté d'important.

Elle déplissa ses vêtements, refit un semblant de coiffure et se demanda si elle ne devait pas aller chercher M. Phillips.

Un visage aussi doux qu'analytique apparut à la porte de l'Infirmerie et regarda instinctivement autour de lui. Lorsqu'il aperçut Ruth hors de son lit, il émit une inspiration brutale et avança. Il était vêtu d'une somptueuse robe de sorcier brune brodée aux manches serrées, probablement les obligations de la fonction, et ses cheveux étaient noués en catogan.

Il vint vers Ruth, la dévisageant.

Vous vous demandez pourquoi vous vous mettez dans un état pareil ? Il faut choisir, miss, ou vous ménager, ou passer votre temps ici.

Il resta planté devant elle les bras croisés, le regard sévère, sans ciller.

Je vous laisserai sortir pour le dîner, si vous me promettez de vous reposer d'ici-là.

[HRP : 1/2h]

Ruth n'eut pas le temps de souffler que M. Phillips avait pénétré dans la pièce, s'était rapproché d'elle, lui avait parlé sur un ton de reproche et la regardait les bras croisés d'un air sévère. Elle le fixa une dizaine de seconde, bouche entrouverte et ses joues s'empourprèrent d'un coup, ses yeux se mirent à briller et elle les abaissa pour ne pas croiser ceux de l'infirmier.

*Qu'il est beau...*

Elle se reprit et leva ses yeux, sans pour autant aller jusqu'aux siens.

- Mais... je... j'étais...

Elle cherchait comment dire qu'elle ne pouvait pas se ménager et puis elle aimait bien venir voir M. Phillips.

- Vous n'auriez pas un remède qui me permettrait de me dépenser ? J'ai besoin de bouger si je reste sur place j'explose. Il doit bien y avoir un moyen que je puisse m'amuser avec les autres sans restriction. Je n'arrive pas à me ménager.

Elle était surtout impatiente de reprendre l'enquête en compagnie de ses amis.

- Je suis là depuis combien de temps ?

Vous êtes ici depuis hier soir. Le professeur Flywheel vous a trouvée près des toilettes du Hall d'entrée pendant le dîner.

Il la considéra quelques minutes.

Vous savez, miss, de ce côté de la santé nous sommes aussi ignorants que des Moldus. Je suis désolé mais je n'ai rien de ce genre. Alors, vous vous rallongez pour vous reposer ou je vous garde encore jusqu'à demain midi ?

Il recula d'un pas sans cesser de la regarder, attendant sa réponse.

*Depuis hier soir ? Flywheel ? J'me souviens plus de ce que je faisais là-bas... Ah si, y'a eu une discussion, Flywheel est passé et puis... j'ai dû m'évanouir par là... Ils ont dû découvrir des tas de trucs... c'est pas vrai j'vais tout manquer... et puis j'vais pas avoir le choix que de rester ici encore un moment.*

Elle regarda l'infirmier, cette fois-ci droit dans les yeux, et lui répondit, énervée, bien qu'on sentait qu'elle n'en avait pas après lui.

- De toute façon vous me laissez pas le choix, mais ça ne sert à rien. Que je me repose ou non je suis malade, et je mourrais pas pour une crise d'évanouissement de temps en temps.

Elle se rassit sur le lit et si elle avait envie de pleurer elle se retint ses larmes et montra un visage résolument furieux. Mais sa santé lui pesait beaucoup car elle a toujours été limité dans ses actions depuis toujours mais elle ne voulait pas faire subir aux autres sa faiblesse. Et elle voulait encore moins qu'on la ménage.

- Je vais me reposer mais je vais êtres franche, vous me reverrez sûrement assez souvent. J'ai besoin de bouger.

Elle s'allongea dans le lit, sur le côté, tournant le dos à l'infirmier.

Bon, je vous fais confiance. Mais je dois vous accompagner au dîner à cause des consignes de sécurité. Ne partez pas sans moi.

Avec un haussement de sourcils évocateur, Mr. Phillips tourna les talons et se dirigea vers les deux portes qui ne donnaient pas sur le couloir, s'engouffrant dans la plus éloignée de vous.

La porte s'était à peine refermée que l'entrée de l'infirmerie s'ouvrit de nouveau, révélant un visage encadré de longs cheveux oranges, doté de curieux yeux noirs durs qui s'adoucirent lorsqu'il aperçut Ruth. Il alla même jusqu'à esquisser un sourire franc et entra sur la pointe des pieds. Il referma la porte délicatement et se dirigea doucement vers la Serdaigle.



The door had barely closed when the entry to the Hospital Wing opened again, revealing a face framed with long, orange hair, doted with curious, hard eyes which softened when he saw Ruth. He even went to give a slight, frank smile and entered on tiptoe. He delicately shut the door and quietly went to the Ravenclaw.

Ruth entendit M. Phillips s'éloignait. Elle avait bien compris qu'elle était coincée là jusqu'au repas du soir. Elle n'avait pas sommeil puisqu'elle s'était reposée depuis son évanouissement. Elle se retourna vers la porte et la fixa avec envie. Elle sursauta cependant en la voyant s'ouvrir et quand apparut Rowyn, elle eut un sourire franc qu'elle ne put empêcher. Lui-même, qui n'était pourtant pas très expressif, sourit rapidement. Il s'approcha d'elle doucement et Ruth, tout en s'asseyant, lui fit signe de ne pas faire de bruit.

Quand il fut assez proche, elle chuchota :

- Salut ! T'es venu me voir ? C'est pas très sage, tu pourrais te faire prendre !

Le sourire de Rowyn s'élargit un peu, timidement, et il regarda le sol obstinément.

Oh, tu sais, au point où j'en serai dans quelques heures... chuchota-t-il. La journée a été longue. Comment vas-tu ?

Il la regarda de nouveau, tentant visiblement de faire bonne figure. Son accent était toujours aussi fort, même dans un chuchotement. Il regarda vite fait autour de lui mais sembla ne as faire confiance aux chaises. Pour le bruit, évidemment. A quoi servait de chuchoter si l'on raclait les pieds d'une chaise contre la pierre du sol ?

Ce que dit Rowyn interpella Ruth. Elle le fixa et l'invita à s'asseoir à côté d'elle voyant qu'il avait éliminé les chaises. La Serdaigle sentit qu'elle avait loupé pas mal de choses. Elle s'empêcha de râler et regarda le Gryffondor quelques secondes avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Il s'est passé quoi depuis hier soir. M. Phillips m'a dit que Flywheel m'avait retrouvé évanouie à côté des toilettes.

Il avait l'air toujours aussi timide. Ruth se dit qu'il faudrait creuser pour accéder derrière la barrière qu'il avait dresser pour se protéger d'elle ne savait quoi.

Les yeux de Rowyn brillèrent un peu plus lorsqu'il répondit à ses questions après avoir pris la place que Ruth lui offrait :

On a suivi Flywheel dans les cachots, on l'a entendu parler avec Spaulding. Apparemment elle sait qui se cache derrière le cadavre et tout ça, et ils l'auraient avertie je sais pas pourquoi. On a tous conclu qu'elle était mouillée dedans parce qu'elle demandait de l'aide à Spaulding et de pas en parler à la Directrice parce que sinon elle allait perdre son poste.

Et puis on s'est planqués dans une salle vide pendant qu'elle s'éloignait. Quand on est revenus aux toilettes t'étais plus là. On a eu peur.

Il s'arrêta quelques secondes, reprenant son souffle. Le souffle était rauque, à cause du fait de chuchoter. Mais il reprit.

Et puis ils ont tous voulu aller voir s'ils trouvaient des preuves ce matin dans la salle en question.

Rowyn laissa la phrase en suspens avec un sourire sardonique. Il émit même un petit rire sans joie en regardant de nouveau par terre.

Je leur avais bien dit qu'ils trouveraient rien, conclut-il. Enfin, à midi ils sont revenus me voir et j'ai émis la suggestion que l'espace entre le plafond magique et le vrai plafond pourrait être perméable et qu'on pourrait cacher des choses.

Un petit air méprisant annonça la phrase suivante. Rowyn se redressa et l'air méprisant apparut également dégoûté.

Mélane a jugé bon de prévenir toute la Grande Salle de ce que je disais... Bravo, Mélane. Elle a même réussi à rameuter Teasdale. Et après, avec Raidon, ils ont rien trouvé de mieux pour me faire parler que de me coincer dans un coin. Ils sont à la bibliothèque en ce moment. Qu'ils aillent se faire foutre.

Le ricanment était sarcastique mais il retomba très vite en un air profondément noir, désabusé et pessimiste. Il regardait fixement le sol sans en démordre, son expression n'affichant aucun changement de seconde en seconde, comme s'il était perdu dans de noirs souvenirs plus lointains encore que les menaces de Mélane et Raidon.

Ruth fronça les sourcils. Ce qu'avait dit Rowyn sur les découvertes étaient intéressantes mais elle devait régler un problème avant. Elle se rappela la manière de faire de sa mère : d'abord les remontrances et ensuite la consolation. Il fallait dire à Rowyn que sa manière de réagir était parfois inadéquate mais la Serdaigle sentait le Gryffondor à fleur de peau. Elle ne voulait pas le brusquer, surtout qu'il avait l'air bien au delà de cette querelle d'enfant.

- Rowyn, dit-elle doucement. Ne le prends pas mal s'il te plaît mais je crois que tu as un comportement qui les trouble et les fâche. Le ton que tu as employé en me parlant était clairement méprisant. Ils ne sont pas méchants, ils ont juste l'impression que tu les prends de haut et ils n'apprécient pas.

Elle sourit pour montrer qu'elle ne voulait pas le vexer mais juste l'aider. Perdu dans ses pensées ainsi, il avait l'air plus adulte, avec des soucis trop lourd pour un garçon de 11 ans.

- Laisse les soucis de côté. Même si c'est un peu dangereux, on s'amuse avec cette enquête. Qu'un Gryffondor et un Serpentard s'entende pas c'était à prévoir mais je dirais à Raidon de te laisser tranquille et toi de ton côté essaie d'être sage. J'vais pas pouvoir me couper en deux... Ca risque d'être difficile quand même.

Elle sourit pour amuser son ami.

- Mais je parlerais à Raidon, ajouta-t-elle, une ombre sur le visage. Et puis, Rowyn, si t'as besoin de parler, de te confier. Hésite pas, les Serdaigles sont fiables... enfin normalement..., acheva-t-elle en pensant à la gaffe de Mélane que lui avait raconté Rowyn.

Rowyn resta pétrifié de longs instants. Il regardait le sol, fixement, obstinément. L'expression de son visage changea légèrement petit à petit. Il perdit un peu de son assurance mais garda toute la noirceur de son expression. Si on y voyait un peu mieux, peut-être eût-on pu être sûr qu'il avait beaucoup pâli.

Il avait regadré Ruth quelques secondes en l'entendant prononcer son nom mais le regard était vite retourné dans le vague et il avait de nouveau fixé le sol.

A présent il semblait incapable de répondre, noyé en lui-même.

Ruth fronça un peu plus les sourcils en voyant la réaction de Rowyn mais d'un autre côté, c'était normal aussi que ça ne soit pas facile à attendre. Elle dit quand même :

- T'es pas un Gryffondor pour rien toi ! Adorable mais caractériel.

Elle eut une idée un peu osée pour détendre Rowyn. Elle hésita une seconde puis, s'approchant de lui, elle déposa un baiser sur sa joue. Elle espérait qu'il n'aille rien s'imaginer et que c'était juste pour le consoler. De toute façon peu lui importait, elle craignait surtout qu'il ne rentre un peu plus dans sa carapace.

Rowyn leva les yeux sur Ruth, le visage empreint d'une surprise muette. Il la fixa quelques instants, les lèvres entrouvertes et les yeux aggrandis par la stupéfaction. Ses sourcils étaient levés en accent circonflexe.

Il ouvrit la bouche une ou deux fois pour parler, mais aucun son ne sortit. Alors il détourna les yeux, eut un lourd soupir et regarda quelques secondes devant lui dans le vague. Il ferma aussi les yeux, brièvement.

Enfin il se tourna de nouveau vers Ruth et dit, d'une voix encombrée par une inquiétude paralysante :

Je peux pas en parler, Ruth.

Puis Rowyn soupira et dans le même élan, murmura un Merci ému.

La tête de Rowyn en réaction à l'action de Ruth la fit sourire d'amusement. Mais il disparut rapidement pour revenir à une expression plus sérieuse au parole du Gryffondor suivi d'un merci soupiré mais sincère. Elle ne dit rien durant une dizaine de secondes puis, trouvant les mots pour ses pensées :

- Si tu peux, juste que tu ne veux pas. Peut-être que tu as peur, peut-être que tu es pas prêt, peut-être pas à moi mais va falloir penser à te décharger d'un fardeau qui n'est de toute façon pas le tien. On n'a pas de fardeau à porter nous, laisse ça aux adultes.

Ce fut à son tour de soupirer.

- Je m'occupe de Raidon et Mélane mais essaie de faire des efforts. Vous êtes tous fautifs. Bon... Changeons de sujet. M. Phillips m'a dit que c'est Flywheel qui m'a retrouvé évanouie dans le couloir. Pendant que vous étiez cachés si on rassemble tout.

Elle garda pour elle le fait que si Flywheel était mouillée dans l'histoire elle aurait pu risquer gros. Elle se demanda aussi si M. Phillips et Flywheel ne s'était pas demandé ce qu'elle faisait allongée dans le couloir toute seule. L'infirmier ne lui en avait pas parlé, elle avait juste reçu l'ordre de se reposer. Ce qu'elle ne regrettait finalement as si on appelle le fait de consoler un Gryffondor aux pensées lugubres par se reposer.

Les yeux de Rowyn brillèrent de quelque chose ressemblant fortement à la colère lorsque Ruth prononça les mots "qui n'est pas le tien". Il serra brièvement les dents et la laissa tout de même terminer.

Ouais, c'est ça, marmonna-t-il, enfin, j'imagine.

Le ton était chargé de quelque chose d'un peu hargneux, mais il se calma avant de regarder de nouveau Ruth dans les yeux, ses pupilles brillant de rage et des larmes coulant presque sur ses joues.

Ecoute, Ruth, ce fardeau, ce n'est pas mon passé, c'est mon présent, et pas seulement le mien. Je ne peux pas m'en débarrasser, c'est ma vie toute entière.

Puis il s'essuya les yeux du revers de sa manche.

Désolé, je ne voulais pas m'énerver. Surtout pas contre toi. Mais il y a des choses que je ne veux pas partager.

Il la regarda de nouveau après avoir baissé les yeux une seconde.

Ouais, je veux bien faire un effort. Mais je veux pas être le seul.

Ses yeux étaient soudainement brillants. Il ne pardonnait visiblement pas encore à Raidon et à Mélane.

J'ai quelque chose à faire, ce soir. Quelque chose qui ira plus vite que de jouer les rats de bibliothèque.

Ruth fut un peu surprise de la réaction de Rowyn. Il était très sauvage et assez insaisissable. La Serdaigle était assez intelligente que ce qui perturbait le Gryffondor était sérieux et qu'il ne fallait pas prendre tout ça à la légère. Mais quelque fut ses problèmes, les élèves de Poudlard n'y était pour rien. Elle le laissa s'excuser puis il promit de faire des efforts. Ca ne serait pas facile visiblement surtout si Mélane et Raidon restait inflexible.

Le but n'était pas d'en faire des ennemis mais qu'ils deviennent un groupe d'amis qui pouvait faire face à la menace qui rôdait en ce moment. Un sourire lui échappa à cette pensée mais il disparut rapidement quand Rowyn lui parla d'une chose qui irait plus vite que d'étudier des livres.

- Qu'est-ce que tu comptes faire ?

Rowyn l'observa gravement quelques instants et se pencha pour murmurer une phrase à son oreille, une phrase inaudible, s'eût-elle trouvée un centimètre plus loin de lui.

Si on eût pu faire de plus gros yeux que ceux que faisait Ruth ça se saurait. Elle regarda Rowyn comme si on regarde un extraterrestre.

- De quoi ? Mais c'est... c'est...

Elle ne trouvait pas bien le mot, hésitait entre génial et débile.

- Mais... t'es sûr de toi ? Ca peut être vachement dangereux.

Elle ne savait pas vraiment quoi dire. Elle savait simplement que dissuader Rowyn serait une perte de temps.

- T'as besoin d'aide ?

Rowyn reçut les mises en garde de Ruth sans émotion mais la regarda avec des yeux neutres, sans se moquer d'elle pour son manque de mots comme on eût pu penser qu'il le fasse, étant donné sa personnalité.

Oui, je suis bien sûr de moi.

Pour une fois, ses yeux s'allumèrent d'une expression impatiente plutôt que de colère. Le changement était total. La vivacité utilisée par son bon côté plutôt que par le mauvais transformait son visage. Un petit sourire soulignait le tout, finissant de montrer qu'il brûlait de s'y mettre.

J'ai fait des choses beaucoup plus dangereuses, enchaîna-t-il immédiatement. A part une colle pour être hors du lit, je crains pas grand chose. Puis sa voix retomba très bas. J'aurais bien besoin que quelqu'un fasse le guet, mais si on a besoin de courir...

Il laissa sa phrase en suspens et la regarda.

Une ombre de défi revint sur le visage de Ruth. Elle n'en voulait pas à Rowyn de s'en faire pour elle mais c'est pas ça qui allait l'empêcher de s'amuser un peu. Elle eut un sourire féroce.

- Cette expression que t'as là, c'est mieux que celle de l'autre Rowyn qui est tout triste. Les autres préfèreraient celle là. Penses-y ! Et n'aie pas peur de faire des trucs inutiles, c'est marrant et ça renforce les liens. Concernant ton projet - son sourire s'accentua - tu peux compter sur moi. J'ai prévenu M. Phillips qu'il me verrait souvent.

Elle tut qu'elle aimait bien l'infirmier. Il ne servait à rien de dire ce genre d'imbécilité à un garçon qui aurait trouvé ça débile. Il était comme ça, c'est tout. Les autres le comprendraient. Et surtout, si Rowyn avait raison, ils seraient bien obligé d'accepter le fait qu'il était utile au groupe.

- Ne t'inquiète pas pour moi. On va bien rire.

Rowyn montra toutes ses dents cette fois lorsqu'il sourit.

Ca fait pas deux jours qu'on se connaît, tous, chuchota-t-il. Je t'aime bien, tu sais.

Puis il détourna le regard sans se départir de son sourire.

Préviens pas les autres, ça sera plus facile à deux. Et si on planifie tout maintenant on évitera d'éveiller les soupçons au dîner. On se retrouve où et à quelle heure ?

Ruth rougit quand Rowyn lui dit qu'il l'aimait bien. C'est vrai que ça ne faisait pas longtemps qu'il se connaissait tous et elle était surprise de voir qu'elle était appréciée. Il faut dire qu'elle n'avait jamais eu re vrais amis et avec cette petite troupe, ça semblait bien parti. Elle ne répondit à cette phrase mais enchaîna directement sur l'organisation de la soirée.

- Retrouvons-nous au QG... les toilettes ! Après dîner. J'essaierais de voir Raidon et Mélane juste avant mais promis je ne leur dirais rien.

Rowyn reprit un peu de sérieux lorsqu'il regarda sa montre.

C'est pas vrai ! jura-t-il. Il va t'accompagner au dîner, j'imagine. Va falloir que je me tire si je veux pas qu'il me demande ce que je fais là. Mais je pense qu'on devrait attendre que tout le monde soit couché et qu'il fasse nuit noire.

Il se leva mais resta debout à côté de Ruth dans l'expectative, la regardant très sérieusement. Le coup d'oeil à sa montre avait fait l'effet d'un seau d'eau froide.