[Hors temps] Des choses qui ne sont pas de son age.

Adams marchait tranquillement le long de la forêt interdite se souciant peu de ce qu'il y avait à l'intérieur. L'après-midi battait son plein et le jeune garçon rejoignait son lieu d'étude privilégié. Comme toujours depuis son arrivé à Hogwarts, il s'était octroyé un créneau horaire pour s'entrainer à l'utilisation de quelques sortilèges que l'ont n'apprenaient pas aux premières années.

Ses parents avaient mis un point d'honneur à le pousser à prendre de l'avance dans son apprentissage des sortilèges basiques ou non. L'honneur de sa famille était en jeu, il ne pouvait pas passer pour un être faible. Alors dès qu'il fut en age de porté une baguette, il fut soumis à l'éducation autoritaire de son père et arriva ainsi à l'école avec de solides bases qui ne faisaient que le renforcer dans son sentiment de supériorité.

Une fois arrivé dans ce qui semblait être une clairière, Adams quitta son long manteau noir et sorti sa baguette. les arabesques qu'il commençait à décrire étaient plus ou moins bien exécutées. Un simple échauffement, l'arbre face à lui portait encore les stigmates de ses précédentes séances personnelles.

- Ce n'est pas avec ca que je vais pouvoir faire honneur à ma famille et à ma maison, il faut encore que je repousse mes limites, ce sort est pas bien sorcier pourtant.

Cela faisait maintenant quelques minutes qu'il s'entrainait et déjà la sueur commençait à imbiber sa robe et perlait sur son front. L'air contrarié qu'adoptait Adams le rendait tout de suite moins charmant. Il décida de s'accorder une pause car l'acharnement n'apportait jamais rien de bon dans les sortilèges, son père lui avait déjà dit.

Des pas soudain se rapprochèrent de vous. Vous eussent à peine le temps de bouger que la figure était à côté de vous.

Un adolescent d'une quinzaine d'années, en uniforme, se planta devant vous, l'air courroucé. Ses longs cheveux étaient du brun le plus commun qui soit, raides et décoiffés.

C'est toi qui t'amuses ? aboya-t-il avec colère. C'est du propre ! Regarde ma robe !

Il montra le bas de sa robe qui, du côté droit, fumait, autour d'un trou plus grand qu'une tête. Aucune surprise sur l'origine du ton de sa voix ou de l'expression de son visage.

T'es un vrai danger public ! continua-t-il.

Puis il vous dévisagea, hors d'haleine et son expression s'intensifia.

Mais t'es qu'un gamin ! Qu'est-ce qui te prend d'envoyer des éclairs comme ça ? C'est pas étonnant que tu réussisses pas !

Le ton était devenu narquois.

Le jeune homme qui était désormais debout, haletant, au milieu de la clairière posa un regard rempli de défi sur l'adolescent qui venait de le houspiller. Il détestait être dérangé durant ses séances d'entrainement et encore moins lorsque c'était pour se faire critiquer. Il s'essuya le front et adopta un air froid et totalement indifférent.

- Estime toi heureux que le trou se trouve simplement dans ta robe... N'y vois pas d'offense mais si je t'avais visé volontairement tu n'aurais pas eu l'occasion de venir déverser ta rage sur moi...

Il afficha un sourire moqueur avant de poursuivre.

- Les vrais dangers publiques sont ceux qui ne sont pas capables de se défendre contre les attaques de sortilèges. Je pense que le gamin se défend suffisamment bien pour ne pas avoir a se faire remonter les bretelles par un magicien faiblard comme toi.

Il releva sa baguette et reprit l'exécution de ses arabesques.

L'adolescent jura et agita sa baguette. Sans un mot, il répara sa robe, et regarda Adams s'exercer. Après un temps, il ne put résister à s'approcher et, d'un air aggacé, pointa du doigt sa baguette.

Non, non, le Nefremium c'est plus large. Faut que ce soit plus violent que ça !

Puis il dévisagea de nouveau Adams.

Mais... t'es en troisième année, toi ? demanda-t-il suspicieusement.

Aussi déplaisant que l'intervention de l'élève pouvait être, Adams dut se rendre a l'évidence qu'il avait raison. Sans décrocher un mot il exécuta le sort selon les directives de son ainé et le laissa filer vers l'arbre avec une expression de satisfaction non dissimulée devant sa réussite.

- Comme quoi, l'entrainement ca paye...

Il enchaina plusieurs fois le sortilège afin d'être sur que ce n'était pas un coup de chance et tourna la tête vers le jeune homme. Sa dernière réplique l'avait flatté dans son orgueil. Être comparé a un élève de troisième année ne faisait que renforcer son égo surdimensionné.

- je ne pense pas avoir de compte a te rendre, on ne se connait même pas...

Il se contenta de repasser mentalement son catalogue de sorts afin de faire le point sur ses connaissances.

L'élève ricanna.

Je pourrais être un Préfêt, petit gars. T'es pas malin de parler à quelqu'un dont tu connais pas les références. Ou de ne pas le remercier de ses conseils. Enfin... c'est ton problème.

Puis il rengaina sa baguette et s'éloigna de nouveau.

Adams ne se laissa nullement décontenancer par la personne qui venais de la railler.

- Tu pourais... Ce qui veux dire que tu n'a pas voulu l'être par orgueil, ou que tu n'as pas pu l'être car tu n'en a pas été capable. Je ne t'ai jamais demander quoi que se soit, alors je ne vois pas en quoi je te serais redevable mon brave. Si tu avais été un prefet, tu ne te serais pas attarder en palabre et tu m'aurais de suite réprimandé voir pire...

Le jeune garçon haussa les épaules et le laissa s'éloigner.

Le jeune homme se retourna soudain avec un sourire narquois.

Mais non, pauvre crétin ! Si j'avais été un Préfêt, j'aurais eu un badge ! cracha-t-il. T'es en première année, j'imagine. Ouais, c'est ça.

Mais il fut coupé dans sa tirade méprisante par une série de craquements proches provenant des ténèbres de la forêt toute proche. Des craquements de branches mortes sous un pas irrégulier qui se rapprochait. Après quelques pas, un souffle rauque accompagna les craquements dans leur marche vers les deux jeunes sorciers.

Adams s'apprétais à envoyer le jeune homme sur les roses quand il entendit le bruit s'échappant des bois derrière lui. Il n'avais pas laché sa baguette et se retourna vivement. Il scruta les lieux a la recherche de la source de ce son.

- Tu as entendu toi aussi? Dit-il d'un ton sérieux.

Il n'avait pas l'intention de reculé et attendait, tendu, le moment où la chose allait se montrer.

De quoi ?

En entendant le changement dans le ton d'Adams, l'adolescent avait regardé autour de lui curieusement.

Ben oui, des branches mortes qui tombent des arbres, et alors ? bougonna-t-il.

Puis il regarda Adams plus attentivement.

Mais quoi, à la fin ? Tu te fous encore de moi ?

Planté les mains sur les hanches, il dévisageait son cadet curieusement.

Adams fixait la lisière de la forêt à la recherche de mouvements ou de signe d'activités... Rien, le calme plat, ses sens lui avaient-ils joué un tour? Impossible il avait clairement entendu quelque chose a l'instant.

- Il y a quelque chose dans la forêt tout proche... Reste a savoir ce que c'est. Reste pas planté là comme un trouillard et prépare toi, on ne sait jamais sur quoi on peu tomber ici...

Allez, j'en ai ma claque, déclara le jeune homme catégoriquement, je me tire. Un jour, tu tomberas sur un Préfêt.

Puis il tourna les talons et commença à s'éloigner. A quelques mètres, il finit par se retourner.

Ok, j'ai bien envie de voir la tronche de ce monstre. Montre-moi, petit.

Puis il s'assit en tailleur avec un sourire narquois et se mit à arracher l'herbe le plus oiseusement du monde, et resta silencieux ensuite, comme s'il ne voyait rien d'original.

Finalement, les pas reprirent, et le son se précisa. Il ressemblait plutôt à des sabots de cheval ou de cerf qu'aux pattes plus douces d'un canidé. Et pour cause, ce fut un être étrange qui sortit de la forêt pour se retrouver face à Adams. Il tenait physiquement du cheval, et pourtant son corps squelettique était doté d'ailes, tel une chauve-souris géante. Sa tête n'avait pas d'oreilles. Elle était reptilienne, et ses yeux vides.

La créature s'arrêta à quelques mètres d'Adams. Ses yeux semblaient le fixer, bien que sans les pupilles il fût difficile d'en être sûr. Elle secoua lentement son encolure et resta de marbre, tandis que derrière elle, trois autres émergeaient de la forêt.