Hurlement A2 intro : garde à vue

Miss Rowena était déjà dans la petite salle de classe déserte avec la concierge.

Le professeur Spaulding attendit que la seconde élève soit entrée pour verrouiller la porte. Sans prévenir, il agita sa baguette, ainsi qu'il le faisait toujours, sans prononcer un mot. Mais l'effet fut que vos deux baguettes s'envolèrent d'un bond volontaire pour atterrir dans sa main.

A présent, silence, annonça-t-il d'une voix implacable.

Sa baguette dans la main gauche, les vôtres dans la main droite, il appela à lui une chaise et s'y assit, le dos vers la porte, regardant dans votre direction. Derrière vous, Mrs Gardreck, qui avait transféré Yumna sur une rangée de tables, se tenait en silence.

Yumna s'était laissée guider par le brancard.

Ses esprits étaient plus clairs désormais.

Elle avait vu Idelisa s'éloigner

"Pourvu qu'elle ne se fasse pas davantage sermonner"

Elle se retrouva alors dans une petite salle de classe. La concierge transféra Yumna sur une rangée de table et resta derrière elle.

Yumna ne bougeait pas. Ne disait rien. Elle restait digne. Ses yeux étaient ouverts, clignant rarement des cils. Elle respirait lentement : tant pour maintenir les douleurs à distance que pour garder son sang-froid.

Quelques instants passèrent puis elle entendit un bruit venant de la porte. Elle dirigea lentement son regard dans cette direction et vit Idelisa rentrer ainsi que le Professeur Spaulding, qui verrouilla alors la porte.

Yumna adressa un regard à Idelisa et dessina un imperceptible sourire qui se voulait réconfortant dans cette ambiance glaciale.

Elle sentit alors sa baguette lui glisser des doigts. Elle ne la retint pas. Elle dirigea alors son regard vers celui des Maître des Serpentards. Elle voulait lui faire face.

Il réclama le silence bien que lui-ci imprégnait déjà complètement la petite salle.

Alors qu'il les regarda, Yumna ne cilla point même si son regard était extrêmement perçant. De même, le sien était extrêmement profond.

Yumna et la concierge étaient déjà dans la salle ou le professeur la fit entrer. Les regards des deux jeunes filles se croisèrent et Idelisa lança un léger sourire à la jeune fille pour la rassurer. Le professeur verrouilla la porte derrière eux. Le silence régnait mais le professeur sentit le besoin de le demander. Idelisa se dit que ce devait être pour les impressionner ou pour se convaincre de son autorité. Mais la question ne l'intéressait pas et elle ne s'y pencha pas plus. Elle affichait un air poliment neutre, celui qu'elle avait la plupart du temps lorsqu'elle était en présence d'une majorité d'adultes. Elle se refusait à penser pour le moment à l'affaire du cri car le corps dans l'infirmerie la troublait encore. Elle laissa donc tout cela de côté et, ne souhaitant pas créer trop de détails sur son hypothétique soirée qui n'était qu'une soirée banale, elle se mit en mode automatique et laissa ses pensées divaguer...

La porte s'ouvrit soudain et la silhouette peu engageante du professeur de Transfiguration entra. Un rictus frisant le sadisme ornait son visage. Il s'approcha de Spaulding.

Madame la Directrice vous demande, Sarlic, Fay. Nous devons vous relayer.

Rittenhouse ne dit pas un mot, mais entra derrière son collègue, ne vous adressant pas un regard.

Pardon, Emily, dit la voix douce de Phillips.

Il la contourna et vint se placer à côté de Yumna. Mais il ne l'examina pas tout de suite, semblant attendre le calme.

Le Chef des Serpentards hocha la tête et sortit de la pièce, emportant vos baguettes avec lui.

La concierge contourna la rangée de tables sur laquelle elle avait installé la Gryffondor et suivit Spaulding hors de la classe.

Toujours debout au milieu de la pièce, Idelisa revoyait le corps du jeune homme allongé dans l'infirmerie. Même si Idelisa se savait parfaitement à l'abri sous les regards perçants de son professeur de potion, les images du mort lui faisaient prendre conscience de la gravité de l'affaire. Il était très différent de savoir qu'il y avait eu un mort et de l'avoir vu.

Elle ne mit pas longtemps à supposer un lien entre les robes trop grandes de la victime et l'étrange effet secondaire qu'avait la décoction d'hostie qui pouvait faire vieillir prématurément. L'effet pouvait très bien s'inverser en préparant l'hostie autrement. L'effet était probablement rapide et mortel, le temps d'un cri avant la mort. Le jeune garçon allongé dans l'infirmerie était donc plus probablement un jeune adulte qu'un garçon ou même un adolescent. Mais personne ne semblait connaitre les victimes ce qui excluait les élèves... mais comment les deux victimes s'étaient elles retrouvé à Poudlard? Avaient-elles chercher à se protéger de ce qui les a tué? En tout cas, il fallait qu'elles soient rentrées... avant ou après leur mort? En supposant que ce soit après, il fallait supposer la présence d'une personne qui aurait introduit le corps et produit - d'une manière où d'une autre - le cri qui avait résonné aux oreilles de tout Poudlard avait alors disparu mystérieusement... peut-être à l'aide d'un portoloin... ce qui pourtant ne résolvait pas le problème de l'arrivée dans le château et avec un corps dans ce cas précis. Sinon, le problème de l'entrée restait intact même si la discrétion était nettement simplifiée puisqu'il s'agissait alors de deux personnes entrées séparément ( la victime et l'assassin ) et la sortie était tout aussi problématique pour l'assassin.

Au moment même où Idelisa décida de se pencher vers la solution la plus probable, qui était la deuxième, la porte s'ouvrit brusquement. Idelisa ne fit pas un geste mais coupa ses pensées pour observer le petit groupe qui venait de rentrer. En tête, le professeur de transfiguration, un air légèrement sadique sur le visage. A sa suite la professeur de botanique, silencieuse et ignorant parfaitement les deux jeunes filles, puis l'infirmier qui alla auprès de Yumna, semblant attendre quelque chose avant de s'intéresser à son cas. Les deux adultes présent auparavant sortirent sur le mot du professeur Driftwood, le professeur de dcfm emporta les trois baguettes sans un regard pour les deux élèves et à sa suite, la concierge sortit.

Idelisa posa ostensiblement un regard neutre sur chacun des adultes présents puis ferma les yeux. Elle sentait ses jambes la tirer et vu la gravité de l'affaire, elle et Yumna ne risquaient pas de sortir avant un moment. Faisant confiance à l'infirmier pour faire correctement son travail, elle s'assit au sol, à l'endroit même où elle était sans rouvrir les yeux.

Immobile, Yumna ne disait mot. Son regard s'était flouté au fur et à mesure que les minutes défilaient. La douleur l'étouffait pourtant son visage restait impassible. Sa tête lui tournait par moment mais il était hors de question qu'elle perde aucunes secondes dans cette situation. Elle l'avait déclenchée, elle devait l'assumer, garder la tête haute. Et puis il lui était impensable de laisser seule Idelisa.

Idelisa... Dans quoi l'avait-elle embarquée ?

Elle tourna son regard dans sa direction. Elle était tout aussi muette qu'elle. Elle était perdue dans ses pensées, très concentrée.

" Yumna, tu ne vaux vraiment rien ! Être assez stupide pour impliquer une si chère camarade."

Alors que ses paupières venaient à peine de se refermer afin de se ressourcer quelque peu, Yumna rouvrit immédiatement ses yeux voilés.
La porte venait de s'ouvrir et elle perçut la voix du professeur Driftwood qui annonçait qu'il prenait la relève. Yumna entendit des bruits de pas puis s'éleva la voix douce de l'Infirmier. C'était réconfortant. Par sa présence, il réussissait a réchauffer quelque peu l'ambiance glacée de la petite salle.

Yumna, serrant les dents, tourna sa tête en direction des professeurs. Elle reconnu la silhouette du professeur de botanique, annoncée par Monsieur Phillips et vit alors le Chef des Serpentards s'éloigner, suivit par la concierge. Yumna le regarda une dernière fois. Il avait garder leur baguette. C'était lourd de conséquences et de symboliques, même si Yumna savait depuis le moment où il leur avait pris qu'elles ne les reverraient pas de si tôt.

Elle regarda de nouveau Idelisa. La jeune Serdaigle n'avait pas l'air d'être au mieux. Celle-ci s'assit même par terre, les yeux clos.
Elle la trouvait très courageuse. Elle espérait qu'elle s'en sorte bien dans toute cette histoire...

Yumna l'imita fermant les siens.

La tension était omniprésente. Elles étaient toutes les deux au cœur d'une sombre intrigue...

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